mercredi 16 novembre 2011

Remettre l'Homme au centre.

Je reviens sur la journée de l'université de la vigne et du vin de Ferrals les Corbières du 10 novembre.
Le sujet était, "vignerons, riches et célèbres ?".
Un titre provocateur pour un sujet central, comme faire savoir que les vins du Languedoc Roussillon ne sont plus à l'age de la Préhistoire mais qu'une révolution c'est faite ces 15 dernières années et qu'aujourd'hui la qualité est partout, mais plus encore qu'une réelle diversité existe et qu'il est difficile de ne pas trouver le vin que l'on aime dans notre région.
A cette journée, j'ai eu le plaisir d'écouter différents témoignages de "personnalités" du vin.
Et parmi elle Jacques Berthomeau qui était venu là pour comme il nous a dit "écouter", mais bon, bien sur, il a parlé aussi (c'était pour ça qu'il était invité). Il a laissé libre cours à sa réflexion sur les modes de consommation, la perception des urbains sur notre travail de vigneron, "l'outil" de communication internet...
Un de ces propos a tout de même suscité un questionnement, il a assimilé les caves coopératives aux "winery" des pays "nouveaux producteurs de vin" .
Il était évidemment question de la capacité des "Winery" a utilisé les techniques modernes de vinification, leur adaptation aux visites touristiques, en un mot leur RENTABILITÉ.
Et là je crois que l'on touche du doigt une grande question.
Effectivement nos structures "traditionnelles" (petit viticulteur ne comptant pas ses heures ni l'argent que lui coûte un hectolitre à produire et qui amène ses raisins à une cave coopérative qui n'a pas vu un coup de peinture depuis 50 ans) ont prouvé leur inadaptation et leur limite (restructuration, regroupement ou fermeture), cependant faut il voir dans le tout technique, la solution ?
Outre le fait que cette solution est très coûteuse, il me semble aussi qu'elle ne permet pas un dévellopement basé sur l'Homme.
Je pense qu'une "belle et rutilante Winery" au coeur des Corbières pourrait faire et vendre du vin correspondant aux consommateurs d'aujourd'hui mais peut elle être celle qui fait vivre tout un village ?
En effet, il faut revenir aux bases, et se souvenir que les caves coopératives existent pour permettre à des viticulteurs d'un même village (un village souvent petit et éloigné des grandes villes) de se fédérer pour affronter ensemble les problématiques de la vinification, de l'élévage et de la vente du vin.
Et là il y a un hic, car le tout technique coupe souvent l'homme des réalités. Dans une winery, peu de personne gèrent  et de loin leurs cuves par l'intermédiaire d'écrans et même les parcelles de vignes sont suivies par des programmes permettant d'analyser et de choisir les assemblage sans se rendre dans la vigne goûter les raisins.
Alors oui nous devons prendre le bon de la technique de nos voisins vignerons, mais ne pas perdre au passage notre âme et oublier pourquoi nous travaillons ensemble :
Nous sommes paysans et nous faisons vivre notre pays.
Personnellement je crois que les caves coopératives sont des structures d'avenir.
J'attends vos réactions

Aurélie PEREIRA

1 commentaire:

  1. Bonjour,
    J'étais présent aussi à cette journée fort intéressante. Le modèle des winery américaines ou sud-africaines ne me semble pas adaptable à notre système coopératif. Il existe déjà des domaines viticoles basés sur le modèle Winery (Gayda / Gérard Bertrand par ex.) qui mixe plusieurs facteurs (vin / hébergement / formation à la dégustation). Ces modèles sont basés sur des investisseurs et le montage d'une équipe avec des personnes qui excellent dans leur domaine de compétences. Le modèle coopératif ne ressemblera jamais à celà. Certains coopératives ont déjà réussi un virage : St Géniès des Mourgues dans la région de Montpellier, Les Collines de Bourdic dans la région d'Uzès sont les premiers exemples qui me viennent spontanément. Pour ma part, je crois plus au modèle des viticulteurs locomotives qui développent une activité de négoce sur la base de relations contractualisés avec d'autres vignerons. Des exemples : Olivier Jullien, les frères Parcé (que vous connaissez bien même si l'aventure Préceptorie de Centernach est terminée si j'ai bien compris), Orliac sur le Pic Saint Loup et bien d'autres encore. Travailler pour un négoce d'un vigneron plus connu peut permettre à un vigneron de vivre décemment (je l'espère) et de développer dans la sérénité sa propre activité. Bon courage et au plaisir de se rencontrer lors des prochains salons ou manifestations viticoles dans la région.
    Ps : désolé d'avoir été un peu long dans ce commentaire ...

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