mercredi 28 mars 2012

UNE ANNEE DANS LES VIGNES : Episode 6 : Caterpillar et barre à mine...

Lors de l'épisode précédent je vous avais amené avec moi pour le nettoyage des landes avant plantation.
Après ce travail manuel, une étape plus importante à lieu.
Ce n'est pas systématique mais là au vu des cailloux il était nécessaire de faire intervenir un spécialiste.



M. Caterpillar est son ripper 



Le but ici n'est pas de retourner la terre mais juste de décompacter et surtout de casser les roches trop près de la surface, afin de permettre un bon développement racinaire.


Voyez plutôt les affleurements des rochers après un premier passage :



Ce travail fait, il faut encore passer labourer pour aplanir les bosses (dans la mesure du possible) et faire un travail du sol plus en finesse... pour ça merci à mon frère qui a fait un bon travail dans tous les sens ( labour croisé ) et à de nombreuses reprises.

Et puis voici enfin le jour temps attendu : la plantation.

Là, plus question de faire en solo, une grande équipe est nécessaire.



Il faut d'abord faire l'équerre : tracer avec des câbles les premières rangées et s’assurer des angles et des distances, sous peine de ne pas pouvoir travailler ensuite correctement.

Ensuite chacun prend son poste et sa barre à mine, dans la joie et la bonne humeur c'est partie pour quelques heures de travail


Tout est dans le coup de main.

Merci en tout cas à tout ceux venu ce jour là pour me permettre de planter mes 4 000 greffés soudés de grenache noir.

Bien sur comme toujours lors de travaux d'entraide un déjeuner pâté, vin rouge et autres délices sucrés était prévu pour motiver les troupe et remercier les volontaires.

Une fois les plants mis en rang, il faut encore arroser afin de faire descendre la terre au fond des trous et de permettre aux racines de ce développer dans de bonnes conditions.

Là encore ce n'est pas fini.

Maintenant il faut chausser (c'est à dire ramener de la terre fine autour des plants afin de les butter ).

Je n'ai pas pris des photos de chaque étapes, mais il nous reste encore une vigne à faire c'est promis je vous montrerai cela la prochaine fois.

Et maintenant on espère avoir quelques pluies bienfaitrices...

Dès que ça pousse je vous montre les premières feuilles.

lundi 5 mars 2012

Dégustations

Voici quelques jours que notre œnologue-directeur, ou dois je dire directeur-œnologue, nous prépare régulièrement des dégustations de nos 2011.
En fait le jeu se déroule sur plusieurs matinée car il est difficile, voir impossible, pour nous, simples vignerons de déguster les 30 000 HL de la récolte 2011 en une fois, vous comprenez bien pourquoi...
Nous avons donc commencé par une séance avec les vins rouges secs.
Environ 40 échantillons pris par lot afin de nous permettre de gouter l'intégralité de la cave et pas juste le meilleur.
Et là je dois dire que je suis restée étonnée de l'équilibre tannique.
Bien sur la puissance et la matière sont bien présentes mais les tannins sont ronds et fondues et pourtant ce sont encore des "bébés" vins.
Un millésime riche et intense mais qui sera vite prêt à boire, enfin je crois.

Quelques jours après séance blancs et rosés secs.
Du fruit, du gras, mais aussi de la fraicheur, et je dois dire que j'ai été ravi de constater que nous avons pu faire sortir de cette dégustation 1 grenache blanc et 2 grenaches gris qui seront isolés et certainement mis en bouteille. Une nouvelle cuvée en perspective qui illustrera le potentiel qualitatif de ces cépages sur nos sols souvent vu comme des terres de prédilection pour les vins doux naturels.

La troisième séance était dédiée aux muscats doux.
Je croyais que cette séance là serait moins surprenante c'était sans compter sur les talents d'un œnologue curieux d'expérimentations. Et oui car au delà de la gourmandise des jeunes muscat de l'année, nous avons eu droit à la dégustation de trois "essais", en fait des muscats "différents" avec élevage et là je dois dire que l'un d'entre eux m'a particulièrement séduite. Un muscat muté très tôt avec 250 g environ de sucres résiduels.
Trop de sucre me direz vous et bien non car il y avait dans ce vin une telle complexité que l'on en oubliait le muscat pour rentrer dans l'univers des grands liquoreux. Cela m'a rappelait une soirée passée à déguster des Côteaux du Layon il y a quelques années.
Heureuse surprise.

Nous attendons avec impatience les matinées dédiées aux Maury vins doux naturels, jeunes et vieux, on va se régaler.